États-Unis : un homosexuel condamné à mort pour ne pas l’envoyer en prison ou il pourrait rencontrer d’autre hommes

En 1993, Charles Rhines avait été condamné à la peine capitale par injection létale pour un crime commis en mars de l’année précédente à Rapid City, dans l’Etat rural du Dakota du Sud (centre-nord des Etats-Unis).
L’homme avait poignardé à mort un de ses anciens collègues, Donnivan Schaeffer. Ce coursier de 22 ans l’avait surpris en train de cambrioler le magasin de doghnuts d’où Rhines avait été licencié quelques semaines plus tôt.
La Cour suprême des États-Unis a validé la condamnation à mort de Charles Rhines, le 18 juin.
Vingt-cinq ans plus tard, des avocats tentent de faire réviser son procès et viennent de faire appel à la Cour suprême fédérale. Car pour eux, la sentence était entachée d’homophobie, explique le magazine en ligne The Intercept.
En effet, des documents attestent que les délibérations du jury, au moment de décider entre la peine de mort et la perpétuité, s’étaient largement écartées des considérations sur le meurtre lui-même pour s’intéresser à l’orientation sexuelle de l’accusé.
D’après ces documents, il aurait été pris en compte le fait que Charles Rhines « ne devrait pas pouvoir passer sa vie avec des hommes en prison » car homosexuel. Cela reviendrait à « l’envoyer là où il veut aller ». Un.e autre membre de ce jury dit impartial aurait souligné qu’« il y avait beaucoup de discussions autour de l’homosexualité » dans la salle des jurés. « Cela nous a sauté aux yeux », a raconté Shawn Nolan, du Federal Community Defender Office à Philadelphie, dans des propos rapportés par The Intercept. « C’était patent qu’il y avait chez eux un parti pris anti-gay. »
« Permettre à un juré de voter pour la peine de mort d’un homme sur la base de l’animosité et des stéréotypes anti-homosexuels viole incontestablement les sixième et quatorzième amendements », ont écrit les avocats de Charles Rhines dans leur plaidoirie devant la Cour suprême.
Si Charles Rhines était hétérosexuel, il ne ferait face qu’à la prison à vie. Parce qu’il est gay, il s’est vu condamné à mort par un jury qui a estimé qu’il pourrait trouver son compte à passer le reste de son existence dans une prison peuplée d’hommes.
L’année dernière, l’Etat du Colorado a statué qu’un verdict n’était pas définitif si les jurés avaient pris une décision par racisme. Les avocats de Charles Rhines ont soutenu que la même logique doit s’appliquer à l’homophobie afin d’assurer un procès équitable. Ils n’ont donc pas été entendus la Cour suprême qui n’a pas commenté les raisons de son refus.

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