Evreux : suicide d’un militaire gay

Un militaire de la base aérienne d’Évreux s’est donné la mort, vendredi 17 novembre 2017. Son époux accuse l’un de ses supérieurs de « harcèlement homophobe ».

Un militaire de 37 ans s’est donné la mort chez lui, à quelques kilomètres d’Evreux dans l’Eure.
Il a laissé une lettre où il évoque « des faits de harcèlement » selon la procureure de la République Dominique Puechmaille.

Le parquet d’Évreux a ouvert une enquête le jour du suicide, le 17 novembre. Elle a été confiée à la section de recherche de la gendarmerie de l’air, selon le parquet.
L’époux de la victime, Sylvain Dumont, lui, est sans équivoque : son compagnon « subissait des insultes à caractère homophobe tous les jours à son travail ». Il a par ailleurs affirmé que son supérieur hiérarchique voulait « le détruire », faisant allusion à une plainte pour agression sexuelle déposée contre lui en amont de son suicide et accusant « son harceleur » d’être à l’origine de cette procédure.
Ce harcèlement se serait accentué entre octobre et novembre 2017.

De son côté, le parquet d’Évreux confirme qu’une procédure était bien en cours contre Clément, « pour des agressions sexuelles commises par le défunt dans le cadre de son travail ». Confiée à la gendarmerie de l’Air, l’enquête a été ouverte bien avant le suicide de Clément.
Selon la magistrate qui confirme la plainte, « Aucun scénario n’est privilégié à ce stade. C’est une enquête globale, longue et délicate. »
Les enquêteurs ont saisi le téléphone portable du militaire, ainsi que « deux ordinateurs et des notes manuscrites », confirme l’époux de la victime qui a affirmé qu’il allait « porter plainte contre l’État ». « Je ferai tout ce qui est mon pouvoir pour rendre justice à Clément », dit-il.
Interrogé, le colonel David Desjardins, responsable de la base 105 d’Évreux où officiait le militaire, a fait savoir qu’il n’avait « pas connaissance de ces allégations avant le décès de la victime ». Il a déclaré avoir été informé qu’une « plainte avait été déposée contre le sergent », mais qu’il n’en connaissait « pas la teneur ». « Aucun signe précurseur » n’était remonté jusqu’à lui, a-t-il précisé.

Le colonel, qui a indiqué que le sergent était en permission le jour de son suicide, a souligné les « excellents états de service » de la victime. « L’armée de l’air condamne toute forme de harcèlement et d’homophobie. Cela va à l’encontre des valeurs qui nous animent », a-t-il poursuivi, ajoutant vouloir « que justice soit faite dans cette affaire ».

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