Il crée la première maison de retraite LGBT pour éviter aux séniors de retourner dans le placard

Les discriminations envers les LGBT ne cessent pas avec l’âge. Pour y remédier, Stéphane Sauvé va créer la maison de la solidarité, une alternative bienveillante aux maisons de retraite.

Ce serait une première du genre en France. Stéphane Sauvé, ancien directeur d’Ehpad a lancé un projet de maison de retraite pour les personnes LGBT (Lesbienne, Gay, Bi, Transgenre) à Paris.

Les discriminations dont font l’objet les personnes LGBT ne passent pas avec l’âge. Bien au contraire. Les maisons de retraite sont de vraies “cours de récréation”, comme le dit Stéphane Sauvé.

Une fois installées dans l’établissement, les moqueries deviennent, de nouveau, monnaie courante. Alors, les personnes LGBT doivent bien souvent “rentrer dans le placard”, c’est-à-dire cacher leur orientation sexuelle ou leur identité de genre.

Il en a été témoin à plusieurs reprises lorsqu’il était directeur d’Ehpad. “Un monsieur avait mis la photo de son conjoint dans sa chambre. Lorsqu’une aide-soignante lui a demandé qui était la personne sur la photo, il s’est figé. Il a répondu que c’était son cousin. Deux jours plus tard, la photo avait disparue.

 

 

Les personnes âgées sont aussi victimes d’homophobie et de transphobie

C’est pour cette raison que Stéphane Sauvé a décidé de créer une maison de retraite alternative à destination des personnes LGBT, qu’il a appelé “maison de la solidarité”.

En créant une communauté bienveillante pour ces personnes, il compte leur permettre d’avoir une meilleure estime d’eux-mêmes et assumer pleinement qui elles sont. Ce qui a “un impact direct sur leur santé psychique”, précise-t-il.

Un moyen également pour rompre la solitude, puisque “65% des seniors LGBT de plus de 60 ans vivent seul-es. Seulement 10% d’entre eux ont des enfants”, souligne-t-il.

“Changer le regard de la société sur nos aînés”

Sa vision bienveillante va au-delà de la lutte contre discriminations LGBT. Avec son projet, Stéphane Sauvé souhaite “changer le regard de la société sur nos aînés”, et lutter contre “l’âgisme”.

Un idéal qu’il n’avait pas réussi à mettre en place durant ses 4 ans à la tête d’un Ehpad, du fait du manque de moyens et des relations compliquées avec les soignants.

Plutôt que de se battre contre des moulins à vent et persister au sein d’une gestion du bien-vieillir dans laquelle il ne se reconnaissait plus, il a quitté ses fonctions. “Je ne suis pas un politique, je ne peux pas changer le modèle. Donc ma seule manière de ne pas le cautionner, c’était partir.

Un habitat participatif hétérofriendly

Quelques mois plus tard, naît le concept de maison de la solidarité. Cette alternative participative et ouverte aux maisons de retraite est inspirée de plusieurs habitats collectifs à l’instar des Babayagas de Montreuil ou du Lebensort Vielfalt à Berlin.

Toujours à la recherche d’un lieu, Stéphane Sauvé espère ouvrir la maison de la solidarité “au mieux fin 2021, mais sûrement en 2022”. La maison de retraite, non médicalisée, sera ouverte aux personnes LGBT, mais aussi aux hétérosexuel-les et au moins de 55 ans.

Pour celles et ceux qui en douteraient encore il précise : “Il n’est pas question d’en faire un ghetto, mais un lieu hétérofriendly bienveillant, ouvert sur le quartier et inclusif !

 

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