Moussa,un homosexuel guinéen, menacé dans son pays mais bientôt expulsé

Il n’y avait plus de place dans l’avion. C’est grâce à ce coup de chance que Moussa n’a pas été expulsé dans la nuit de samedi à dimanche 29 avril. Mais le calvaire du jeune homosexuel guinéen n’est pas terminé, comme le raconte « Midi Libre ».
Moussa a 28 ans. Il a fui la Guinée Conakry où son compagnon a été brûlé sous ses yeux. Il est arrivé à Nîmes en 2015, muni d’une autorisation de travail. Il y a fait sa vie, a été bénévole à l’association Aides, a été un des animateurs de la Pégoulade 2017. Mais s’il s’est produit sur de nombreuses scènes, il n’a pas de papiers.
Et dans la France de 2018, c’est synonyme d’enfermement dans un centre de rétention administrative (celui de Nîmes), avant le renvoi dans son pays d’origine. Jeudi dernier, un rassemblement a eu lieu devant la préfecture pour demander au préfet de lui accorder un titre de séjour.
Parce que Moussa est intégré, et parce qu’il risque la mort dans son pays en raison de sa notoriété et de son homosexualité. La réponse de l’État a été brutale. Moussa a failli être expulsé ce dimanche.
« Un geste d’une totale inhumanité », a déploré RESF, lors d’un nouveau rassemblement de soutien.
“Ils sont venus le chercher dans son lit à 3 heures du matin et l’ont conduit à Marseille, raconte Yves Carel, de RESF. Ils étaient huit et ils lui ont entravé les pieds pour le conduire à l’avion, mais le commandant leur a signifié qu’il n’y avait pas de place à bord. Des passagers se sont aussi manifestés. Et Moussa a été ramené à Nîmes.”
“D’ici samedi et la fin de sa rétention, il peut être expulsé à tout moment ! On va demander à rencontrer le préfet”, souligne Yves Carel. Elodie Attia, de l’association Aides (où Moussa était bénévole) a parlé avec le Guinéen ce dimanche. “Il était choqué et dans un état psychologique préoccupant. Ils ont encore menacé de l’emmener de force ce dimanche. Ce qu’il vit est inhumain”.

Visits: 23

Partager:
Translate »