SUISSE. Ex-flic condamné pour des fellations forcées

Fribourg. Un ancien policier de 63 ans a été reconnu coupable d’abus de détresse et de corruption passive, mercredi.

Un ex-policier a été condamné à 15 mois de prison avec sursis pendant deux ans, pour avoir obtenu des faveurs sexuelles d’un requérant d’asile contre la promesse de l’aider. Le procureur général et l’avocat du plaignant avaient demandé une peine de deux ans de prison, compatible avec le sursis. La défense, qui plaidait l’acquittement, va faire appel du jugement prononcé mercredi par Tribunal pénal de la Sarine.

L’affaire remonte à 2010, quand l’accusé travaillait encore dans la police. Il avait rencontré le requérant irakien débouté près d’un bâtiment de la police à Granges-Paccot (canton de Fribourg).

Par la suite, il aurait fait une fellation au plaignant à trois dates différentes, dans une voiture et à son domicile. Il lui aurait promis qu’en échange, il interviendrait en sa faveur dans sa procédure administrative.

Crédibilité

Les juges ont été convaincus par la crédibilité du plaignant. Ses déclarations ont été constantes durant la procédure, a relevé le président de la Cour. Il n’était pas aisé pour lui – ni linguistiquement ni culturellement – de parler d’homosexualité et de fellation. C’est ce qui explique l’ambiguïté initiale au sujet de son rôle actif ou passif, selon le Tribunal.

Les juges ont en revanche estimé que le prévenu avait tenu un discours inconstant, voire incohérent parfois. Et la faute est particulièrement grave de la part d’un policier, dont la conduite devrait être exemplaire, a poursuivi le président de la Cour.

Nier et oublier

Ce n’est pas le requérant qui a dénoncé le cas en premier. C’est une tierce personne qui l’a rapporté, alors qu’elle témoignait dans une autre procédure de justice touchant le plaignant. Ce dernier avait d’abord cherché à oublier cette histoire, avait-il expliqué lors de l’audience le 23 février. Cela le gênait terriblement d’en parler.

Quant à l’ex-policier, il avait nié fermement ces infractions. Le requérant lui promettait des informations au sujet d’un trafic de drogues, mais il a voulu se venger après avoir constaté qu’il n’obtiendrait pas un coup de pouce en échange, avait-il affirmé.

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