Najat Vallaud-Belkacem

La ministre de l’Education nationale Najat Vallaud-Belkacem « regrette » la parole « légère et infondée » du pape

La ministre de l’Education nationale Najat Vallaud-Belkacem a « regretté » lundi la « parole pour le moins légère et infondée » du pape François, qui a accusé les manuels scolaires français de propager un « sournois endoctrinement de la théorie du genre ».
« Je vois qu’il aura été lui aussi victime de la campagne de désinformation massive conduite par les intégristes », a-t-elle affirmé sur France Inter.

« Je conseille au pape lors de l’un de ses prochains déplacements en France de venir à la rencontre d’enseignants de l’école française », « de feuilleter lui-même ces manuels scolaires, ces programmes et de m’expliquer en quoi il y aurait une théorie du genre, qui n’existe pas par ailleurs, dans ces livres », a-t-elle ajouté.
Selon la ministre, dans les programmes français, « on parle de la nécessité de ne pas hiérarchiser entre un sexe et un autre, de lutter contre les violences faites aux femmes, de lutter contre le sexisme, de lutte contre le harcèlement sexiste qui fait des morts parce qu’aujourd’hui trop de jeunes filles ne savent tellement pas réagir sur ces questions-là qu’elles finissent par porter atteinte à leurs propres jours ».
« Sur des sujets aussi sérieux que cela on a donc aujourd’hui des intégristes capables d’embarquer y compris le pape dans leur folie mensongère? Moi ça me met très en colère, honnêtement, ce n’est pas un sujet de plaisanterie », a insisté Najat Vallaud-Belkacem.
En France, les «Outils égalité filles-garçons», qui ont succédé à l’école aux «ABCD de l’égalité» expérimentés en 2013 à l’initiative de Najat Vallaud-Belkacem, alors ministre des Droits des femmes, entendent déconstruire les stéréotypes sexistes.

La guerre sur la prétendue théorie du genre fait toujours rage .
Ainsi, dans le Maine-Et-Loire, la Vienne, le Lot-Et-Garonne, l’Eure, des directeurs d’écoles primaires et des enseignants ont reçu une brochure d’une cinquantaine de pages émanant du collectif de parents, « VigiGender » Ce sont les syndicats locaux d’enseignants qui rapportent, ces dernières semaines, une nouvelle « offensive » des opposants à la « théorie du genre ».
Des tracts ont également été distribués dans les écoles.
Intitulée « Le genre en images », la brochure dénonce cette fameuse « théorie du genre » qui serait enseignée dans les écoles.
La date de cette offensive n’est pas choisie par hasard.
Les élections de parents d’élèves sont prévues à la fin de cette semaine et « VigiGender » souhaite depuis deux ans imposer ses idées auprès des parents d’élèves.

La brochure se penche plus particulièrement sur les programmes de sciences de la vie et de la terre datant de 2010, sur un manuel d’éducation morale et civique de 2016 et sur deux manuels d’économie datant de 2014.
« Le sexe biologique nous identifie mâle ou femelle, mais ce n’est pas pour autant que nous pouvons nous qualifier de masculin ou de féminin » est-il indiqué dans un des manuels.
Pour les « VigiGender », « les éditeurs de manuels ont profité des programmes scolaires de 2010 de Luc Chatel pour introduire l’idéologie du genre ».

Les associations familiales catholiques avaient été les premières à s’inquiéter d’une conception de la sexualité humaine « éloignée de l’anthropologie chrétienne ». « Concernant le programme de seconde en Sciences économiques et sociales, l’ensemble des manuels, sauf Bordas, inculquent aux élèves qu’ils ne sont qu’une construction sociale dont leurs parents sont les affreux responsables » affirme « VigiGender ».
Les membres du collectif s’indignent encore du contenu d’un manuel de français de 4ème datant de septembre 2016.
Ce dernier interroge en tête d’un chapitre : Doit-on partager les valeurs de ses parents ?

 

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