Le saviez-vous ? Si les pénis des statues gréco-romaines sont le plus souvent minuscules, c’est parce qu’ils symbolisent trois vertus prônées alors : l’intelligence, la beauté et le sens de la mesure. En avoir une petite était ainsi un gage de respectabilité citoyenne. En avoir une grosse était au contraire synonyme de bêtise, de laideur et de lubricité infâmante, nous dit l’historienne Ellen Oredsson. Malheur à ceux qui étaient montés comme nos porn stars Rocco Steele et Boomer Banks. Ils étaient déconsidérés, insultés…
Cité par Les Inrocks dans l’article « Pourquoi les statues antiques ont souvent des petits sexes ? », l’historien Thierry Eloi énonce deux insultes typiques de la Rome antique :
« Ce type a une grosse bite. » et « Toi, c’est bien connu, tu reçois des mecs qui ont des grosses bites. »
L’historien révèle aussi que la pénétration – par le pénis – était mal considérée. C’était au mieux un devoir que le citoyen mâle devait exercer avec parcimonie sur son épouse afin de procréer. Des maris trop demandeurs ont ainsi pu être traînés en justice.
Les citoyens romains ne devaient pouvoir trouver du plaisir qu’auprès d’esclaves (quel que soit leur sexe) dans les lupanars et banquets. Il s’agissait surtout de jeux de regard, de caresses et de baisers. Aucune pénétration !
Soit. Mais est-il possible qu’il y ait eu, comme ici et maintenant, des distorsions entre les valeurs officielles et la réalité du plus grand nombre ou d’une part importante de la population ? Comment, par exemple, imaginer que les hommes libres romains aient pu être complètement hermétiques aux us et coutumes d’esclaves venus de contrées étrangères ? Comment croire que sur tous leurs vastes territoires – et au fil des siècles -, les mondes grecs et romains soient restés intangibles au niveau des mœurs ?
Views: 0