Bordeaux : un adjoint au maire dénonce l’agression homophobe de son compagnon

Adjoint au maire de Bordeaux, en charge de l’égalité et de la citoyenneté, Marik Fetouh a posté un message sur son compte Facebook dans lequel il dénonce une agression homophobe dont a été victime son compagnon, dans la nuit du 29 au 30 avril, à Bordeaux.
Sollicité par « Sud Ouest », l’élu ne souhaite plus s’exprimer sur le sujet, précisant toutefois que son compagnon « va bien » et qu’une plainte doit être déposée par son avocat, dans les prochains jours, auprès du procureur de la République.
« Mon compagnon a été agressé par un individu qui a eu des propos homophobes pour justifier son acte », indique Marik Fetouh dans le message qu’il a posté sur Facebook dimanche 30 avril. Une photo accompagne les quelques lignes: on y voit le dos d’une personne portant des traces de coups. « Je crois qu’on voit clairement des traces de chaussures sur son dos. Soyez rassurés, rien de grave si ce n’est 3 jours d’ITT », ajoute l’élu dans son message.
Dans un entretien accordé à BuzzFeed, Marik Fetouh raconte la nuit de l’agression: « C’était lors de ma soirée d’anniversaire surprise, organisée par mon compagnon. Nous avons fini la soirée en discothèque. Vers 5heures du matin, un de nos amis a voulu sortir de l’établissement car il ne se sentait pas très bien. Pour éviter qu’il ne se trouve tout seul, mon compagnon l’a accompagné. »
« Non seulement, il a reconnu l’agression, mais en plus il la justifiait parce que c’était « un pédé »
Les deux hommes se sont alors assis non loin d’un vendeur de sandwiches installé dans la rue. « Ce dernier leur a demandé de partir. Mon compagnon n’a pas compris pourquoi on lui demandait ça, puisqu’ils ne gênaient pas la vente. Et là, il a été tabassé », poursuit-il.
Averti par téléphone par son compagnon, Marik Fetouh explique être sorti aussitôt et être allé voir l’agresseur. « Il m’a dit, « Oui, c’est normal, je l’ai tabassé, c’était un gros pédé ». Il répétait ça en boucle. Il n’avait pas compris que j’étais son compagnon et que j’étais moi-même homo. Non seulement, il a reconnu l’agression, mais en plus il la justifiait parce que c’était « un pédé ». Les bras m’en sont tombés », ajoute l’élu bordelais. Il indique avoir alerté la police mais qu’à son arrivée, « l’agresseur avait disparu ».
Une plainte en préparation
Contacté par « Sud Ouest », Me Daniel Picotin, l’avocat de Marik Fetouh, confirme qu’il prépare une plainte pour « violences ayant entraîné une incapacité de travail inférieure à huit jours, avec la circonstance aggravante qu’elles ont été commises en raison de l’orientation sexuelle de la victime ». Un délit passible de trois ans d’emprisonnement et 45000 euros d’amende.
» L’homophobie est malheureusement encore présente. Les discours de haine et de rejet légitiment les passages à l’acte comme celui-ci. Il est plus qu’urgent de se mobiliser pour éradiquer ce fléau », insiste Marik Fetouh, sur Facebook, où son message avait été partagé plus de 900 fois, ce samedi.

 

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