Cameroun :Un mouvement anti gay en croisade contre les personnes homosexuelles

Un mouvement contre homosexualité multiplie les messages de haine et rejet envers les personnes homosexuelles au Cameroun à travers les banderoles, affiches et pancartes.
Par Steeve Winner
Depuis 2012, le Rassemblement de la jeunesse camerounaise (RJC) a fait de l’homosexualité un de ses principaux chevaux de bataille.
L’association propose de consacrer une journée par an pour manifester son homophobie. Elle a déclaré la journée du 21 août « Journée mondiale contre l’homosexualité » .
Le RJC souhaite que cette journée ne se limite pas au Cameroun mais s’étende dans tous les pays du monde. Il n’y a aucune preuve que cette idée est autre chose qu’un rêve éveillé homophobe, selon les défenseurs des personnes LGBTI du Cameroun.
L’association a rendu publique sa déclaration de la « Journée mondiale contre l’homosexualité » en juin 2012 à l’issue d’une réunion à Yaoundé, la capitale du pays. Pour expliquer cette déclaration, cette organisation de la société civile s’appuie entre autres sur certaines « dispositions de la loi, du bon sens, de la bible, des traditions africaines » .
D’ailleurs, le bureau directeur du RJC écrit pour justifier sa position:
« Au vu de la loi de la république du Cameroun, de la sainte bible, de la nécessité de préserver l’espèce humaine, les atteintes graves faites à l’humanité, à nos traditions, à notre culture africaine en général et camerounaise en particulier, les dérives homosexuels constatées à travers le monde, leur propension à tourner en bourreaux ceux qui condamnent cette dérive comportementale, le viol et le meurtre [rapporté selon Sismondi Barlev Bidjocka, un journaliste camerounais et homophobe] du jeune Djomo Pokam violé, sodomisé et assassiné par défenestration depuis le huitième étage par les homosexuels au Hilton Hôtel de Yaoundé le 21 aout 2006 » .
Le RJC ne rate aucune occasion pour dénoncer la pratique de l’homosexualité qui, selon elle, décime la jeunesse décrite comme victime non consentante.
Le 24 mai 2012, un violent débat portant sur l’homosexualité au Cameroun dans un media visuel privé oppose Me Alice Nkom face à Sismondi Barlev Bidjocka.
Sismondi Bidjocka, le journaliste camerounais et homophobe, est le leader du RJC et auteur d’un ouvrage intitulé « L’homosexualité, un crime contre l’humanité ».
Me Nkom, qui défend les droits humains des personnes LGBTI, répond: «les droits sont universels et les personnes homosexuelles ne sont pas des animaux, par conséquent, ils ont des droits et doivent être également respectés comme tous les autres citoyens. L’homophobie n’a pas de place dans ce monde en pleine évolution. L’homosexualité n’est pas une pratique importée , c’est sa repression qui l’est. »
En mars 2012, le RJC avait stoppé une réunion organisée par des défenseurs de la cause homosexuelle. Ces derniers, pour obtenir une autorisation des autorités, l’avaient baptisée « rencontre portant sur le respect des personnes vivant avec le Sida » alors qu’il s’agissait d’un échange sur les droits des minorités sexuelles. La police et le sous-préfet étaient alors intervenus pour mettre fin à la réunion.
En 2016, il avait fait plusieurs émissions radio –télévisées et des marches pour encourager le durcissement de l’article 347-1 du code pénal camerounais qui condamne l’homosexualité.
De nos jours, on peut apercevoir dans certains carrefours de la ville de Yaoundé précisément au carrefour Nkolndongo des affiches, banderoles portant des messages de menaces, de haines et de rejets à la défaveur des personnes LGBTI.
Pour mieux renforcer son combat, Sismondi vient de mettre sur pied « RIS Radio » émettant à Yaoundé sur la fréquence 105.7 FM. Dans cette chaine radio, il a monté exclusivement un générique contre l’homosexualité qui défile en longueur de journée.
Steeve Winner, l’auteur de cet article, est un militant pour les droits LGBTI au Cameroun qui écrit sous un pseudonyme.
source : https://76crimesfr.com

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