Mariela Castro, fille du président cubain Raul Castro, a lancé mercredi une campagne pour combattre le harcèlement scolaire contre les homosexuels et transsexuels, dans une société encore marquée par un machisme tenace.
« Nous ne lançons pas cette campagne parce que c’est un grand problème, mais parce que c’est un problème qu’il faut rendre visible », a déclaré devant la presse Mariela Castro, qui dirige à 54 ans le Centre national d’éducation sexuelle (Cenesex).
« Femmelette », « oisillon », « marimacha » (addition de Marie et de macho pour désigner une lesbienne ): ces termes souvent employés pour discriminer les homosexuels sur l’île provoquent l’isolement et l’exclusion des personnes visées dans les écoles, et peuvent entraîner des cas de déscolarisation et d’ »inégalité de résultats ».
Le Cenesex ne dispose pas de statistiques en la matière, mais « il existe des preuves de l’existence d’un harcèlement homophobe et +transphobe+ » au sein de l’école, explique Mme Castro, soulignant les « maux profonds » causés aux cibles de ce type de harcèlement étant donné leur jeune âge.
Cette campagne doit mobiliser le Cenesex pendant les deux prochaines années et rendre visible cette question dans les médias d’Etat, notamment lors du XXe festival annuel contre l’homophobie qui se tiendra mi-mai, a encore indiqué Mme Castro.
A Cuba, la communauté homosexuelle a été persécutée et marginalisée socialement après la révolution castriste de 1959. Puis les autorités ont progressivement assoupli leur position sur ce thème.
Depuis 10 ans, la sexologue Mariela Castro défend les droits des minorités sexuelles sur l’île et milite pour le mariage homosexuel, mais cette communauté demeure l’objet de stigmatisations.
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