Finies les années d’excès et d’excentricités: Elton John, apaisé, goûte aujourd’hui les joies du mariage gay et de l’homoparentalité, un bonheur sage qu’il partage dans son nouvel album qui sort vendredi.
Dans “Wonderful Crazy Night” (“Une merveilleuse nuit de folie”), la fringante popstar de 68 ans manifeste sa joie de vivre en redonnant des intonations résolument rock à son piano.
Sir Elton n’a plus grand chose à prouver: avec plus de 250 millions d’albums écoulés en bientôt 50 ans de carrière discographique, l’auteur de “Your Song” et “Rocket Man” est l’un des plus grands vendeurs de disques de l’histoire.
Après avoir défrayé la chronique pendant des années avec ses addictions,ses crises de boulimie et ses tenues extravagantes, il est désormais un père comblé avec deux fils et un mari heureux depuis son union en 2014 avec son partenaire de longue date, David Furnish, scellée après la légalisation du mariage gay en Angleterre.
C’est donc en chanteur assagi qu’il apparaît dans ce disque. “Regarder en arrière, c’est du temps perdu”, chante Elton John sur “Looking Up”. Sur la ballade finale “The Open Chord”, il savoure sa vie de famille en évoquant la fin des “péchés” et des “cornes que le diable me faisait porter toute la journée”.
Si on a pu l’entendre récemment sur des sujets plus sociétaux, comme les droits des homosexuels dans la Russie de Vladimir Poutine ou le changement climatique, Elton John affiche ici d’abord son bonheur personnel.
“Je n’ai jamais été aussi heureux”, a-t-il confié à l’agence de presse britannique Press Association. “Je n’ai jamais imaginé trouver autant de joie dans la paternité. Je m’attendais à apprécier cela, mais pas à y trouver tant de joie”, a-t-il ajouté. Pour ce 33e album studio, il reste fidèle à son parolier Bernie Taupin et retrouve les collaborateurs de ses débuts, dont le batteur Nigel Olsson et le guitariste Davey Johnstone.
Ce dernier, qui a également joué avec d’autres vedettes comme Meat Loaf et Rod Stewart, est un élément clé du son d’Elton John depuis 1971, mais il était absent du précédent disque de la star. Pour le plus minimaliste “The Diving Board”, sorti en 2013, Elton John s’était en effet concentré sur son piano et avait choisi pour la première fois depuis plus de 30 ans de se passer de ses musiciens habituels.
A contrario, “Wonderful Crazy Night” marque un véritable retour aux sources musical, avec un piano ancré dans des racines blues mais capable de produire des accroches pop efficaces. De quoi réjouir les fans de toujours mais sans vraiment les surprendre, à l’exception peut-être d’une touche d’instrumentation indienne dans le titre “Claw Hammer”. Elton John installera son piano vendredi soir à l’Olympia, à Paris, pour une série de trois concerts.
Il mettra ensuite le cap sur les Etats-Unis, avant de revenir en Europe en juin. Un agenda chargé même si le chanteur britannique a annoncé il y a quelques jours son intention de lever un peu le pied sur les concerts, toujours au nom de sa vie de famille.
(Source AFP)
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