Le comédien et auteur britannique Stephen Fry fait l’objet d’une enquête pour blasphème en raison d’une interview accordée il y a deux ans à la télévision irlandaise dans laquelle il avait dit : « Je dirais :’Le cancer des os chez les enfants, ça veut dire quoi ? Comment avez-vous osé ? Comment avez-vous osé créer un monde dans lequel il y a une telle misère qui n’est pas notre faute ? Ce n’est pas juste. C’est complètement, complètement malveillant’. Pourquoi est-ce que je devrais respecter un Dieu capricieux, mesquin, stupide, qui crée un monde rempli à ce point par l’injustice et la douleur ? Voilà ce que je dirais ».
Fry était interviewé en 2015 pour une émission intitulée « The Meaning of Life ». Fry, athée, avait répondu que si Dieu existait, il était monstrueux et ne méritait pas le respect, et qu’au moment où l’on parvenait à exclure Dieu de sa vie, alors l’existence devenait plus agréable.
Fry avait fait cette réponse alors qu’il lui était demandé ce qu’il dirait à Dieu s’il devait s’avérer qu’il y en avait un et qu’il devait le rencontrer – lui ou elle – aux portes du paradis.
La réponse de Fry, une séquence vidéo qui a été visionnée plus de 7 millions de fois sur YouTube, a entraîné une plainte officielle pour blasphème déposée auprès de la police irlandaise.
Si la police ne s’est tout d’abord pas arrêtée sur le dossier, le plaignant a pour sa part donné suite, et la police a déclaré que le plaignant avait été contacté et qu’une enquête est dorénavant ouverte sur ce dossier.
La Defamation Act irlandaise adoptée en 2009 spécifie que quiconque « publie ou prononce un propos pouvant être considéré comme un blasphème peut être reconnu coupable de délit », avec une amende possible de 25 000 euros maximum. Le journal Irish Independent a dit qu’il serait toutefois « hautement improbable » que Fry soit poursuivi.
Le plaignant a indiqué au journal irlandais qu’il avait rempli son « devoir civique » en rapportant les propos de Fry dans la mesure où ces paroles venaient supposément violer la loi même si, a-t-il reconnu, il ne s’était pas senti personnellement offensé.
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