Kenya: l’examen anal pour déterminer l’homosexualité est légal

Un tribunal kényan a rejeté jeudi une requête contestant la légalité de l’examen anal pour confirmer l’homosexualité supposée d’un homme, une pratique condamnée par les organisations de défense des homosexuels.
La question avait été soulevée par deux hommes qui récusaient le droit de la police à mener de tels examens, après avoir été forcés à en subir un pour établir leur homosexualité.
« Il n’y avait aucun autre moyen qu’une analyse anale pour que des preuves de leur homosexualité puissent être obtenues », a déclaré le juge du tribunal de Mombasa (sud-est), Anyara Emukule.
Les deux hommes devraient faire appel de ce jugement.
Le jugement rendu est « non seulement inacceptable, mais aussi choquant par son mépris des obligations internationales en matière de droits de l’Homme », a réagi Amnesty International.
« L’examen anal forcé d’hommes soupçonnés de relations homosexuelles est odieux et viole les lois internationales relatives à l’interdiction de la torture et autres mauvais traitements », a estimé Muthoni Wanyeki, directrice régionale d’Amnesty pour l’Afrique de l’Est.
Ce jugement viole plusieurs traités ratifiés par le Kenya, comme la Convention contre la torture, le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, et la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples, a encore dénoncé Amnesty International.
Selon des militants de la cause homosexuelle, l’intolérance est en hausse au Kenya, où les cas d’attaques d’homosexuels et de lesbiennes violées pour les « guérir » augmentent.
L’homosexualité est illégale au Kenya et peut être punie de 14 années d’emprisonnement, même si des poursuites sont rarement menées.

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