Alors que la 13e édition doit se tenir du 31 mai au 7 juin, la demande habituelle de financement (5.000 euros) transmise par les responsables de Cinépride a en effet été suspendue par la nouvelle majorité de droite du conseil régional. Une aide financière qui représente un tiers du budget du festival.
Litige autour de la gestation pour autrui (GPA)
Après avoir retiré une subvention au Hellfest, à la suite d’une polémique sur la programmation du festival clissonnais, la région Pays de la Loire va-t-elle faire de même avec Cinépride ? C’est ce que craint le centre LGBT de Nantes, coorganisateur de ce festival dont le but est de « célébrer la visibilité de toutes les sexualités dans le cinéma contemporain » et qui attire en moyenne 2.500 spectateurs au Katorza à Nantes.
« On a eu un échange téléphonique avec Laurence Garnier [vice-présidente en charge de la Culture (Les Républicains)], explique Xavier Prieur-Hadjhadj, membre du comité de sélection de Cinépride. Elle nous reproche une position « pas claire » vis-à-vis de la gestation pour autrui (GPA). Elle nous a réclamé un engagement par écrit stipulant que nous n’organiserons jamais d’événement relatif à la GPA. On ne comprend pas bien, nous sommes un festival de cinéma, ça n’a aucun sens ! »
Laurence Garnier reproche de son côté au centre LGBT de Nantes l’organisation d’une réunion sur la GPA le 27 novembre dans ses locaux, « visant à donner un maximum d’informations aux personnes intéressées ». « En tant qu’institution républicaine, le conseil régional ne peut financer une association faisant la promotion d’une pratique formellement interdite par les lois de la République », justifie-t-elle. La région se dit « prête à reconsidérer sa décision » si les responsables du centre LGBT « s’engagent formellement à renoncer à toute forme de promotion de la GPA ».
Pour les organisateurs de Cinépride, cette explication serait en fait un « prétexte » qui « cache mal son objectif purement politique » : « s’opposer à un festival au seul motif que nos films illustrent les mille manières dont les gays, les lesbiennes, les bis et les trans sont ancrés dans la vie et sont une réalité. » Ils dénoncent une « ingérence inquiétante de la région dans la liberté culturelle ».
« C’est la décision du respect de la loi, du respect du droit et notamment du droit des femmes à ne pas voir leur corps devenir l’objet d’une marchandisation », rétorque Laurence Garnier.
Quelle que soit l’issue du litige, l’organisation de Cinépride promet que la 13e édition aura lieu. « Il y aura peut-être des ajustements à apporter, indique Xavier Prieur-Hadjhadj. Mais on ne renoncera pas.
Views: 0