Les médecins assistent à une forte recrudescence de la syphilis. Si cette maladie est maintenant facilement traitée, cette hausse des diagnostiques témoigne d’une augmentation des pratiques à risque.
Alors que l’on pensait la syphilis disparue, la France connaît une recrudescence de cette maladie sexuellement transmissible. Les premiers cas sont réapparus en 1999 rapporte Le Parisien et « l’augmentation est constante et progressive » annonce Florence Lot, la responsable de l’unité VIH, hépatite B et C à l’institut de veille sanitaire (InVS). Il y aurait aujourd’hui entre 400 et 500 cas diagnostiqués chaque année.
Le CHU de Brive a tiré la sonnette d’alarme à la fin du mois de janvier. « En 2015, une quarantaine de personnes ont été soignées à Brive alors qu’il y a un ou deux ans, nous n’avions qu’un ou deux cas par an » explique le docteur Bruno Abraham à La Montagne.
Cette réapparition de cette MST s’inscrit dans un contexte particulier. « Oui, il y a une recrudescence des cas, de toutes les infections sexuellement transmissible d’ailleurs, comme la chlamydia. Il ne s’agit pas de l’ampleur de la syphilis de la fin du XIXe-début XXe mais les médecins avaient perdu l’habitude de la diagnostiquer, et c’est revenu à l’ordre du jour » détaille le groupe inter-associatif TRT-5 qui regroupe entre autres Aides et Act Up.
La communauté homosexuelle masculine est la plus touchée. En 2014, elle regroupait 84% des cas diagnostiqués. Les hétérosexuelles ne sont pas pour autant épargnés et une légère tendance à l’augmentation est observable.
« Nous avons un nombre plus important de cas au niveau national, c’est certain. Toutefois, la raison pour laquelle certains hôpitaux ont davantage de personnes se présentant avec la syphilis est sans doute dû aussi au fait que le traitement de référence, l’Extencilline, n’est plus commercialisé par Sanofi depuis 2014 et donc plus disponible en pharmacie. Les malades doivent désormais se tourner vers le Sigmacillina, fabriqué par un laboratoire italien qui n’est accessible qu’à l’hôpital » explique-t-on du côté de l’InVS au Parisien.
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