Menacé de mort et harcelé verbalement pour son combat contre l’homophobie en Tunisie, Ahmed Ben Amora été hospitalisé samedi après avoir tenté de se suicider.
Invité à débattre de l’homosexualité dans l’émission « Klem Ennes » fin avril, en réponse aux propos virulents de l’acteur Ahmed Landolsi (qui a qualifié l’homosexualité de « maladie »), Ahmed Ben Amor s’est retrouvé face à un mur de clichés et d’incompréhension. Seul face à deux fervents opposants, il a tenté tant bien que mal de faire entendre sa voix lors de cette première apparition télévisée. Une intervention qui lui vaudra ensuite des centaines de messages homophobes et des menaces de mort sur les réseaux sociaux, sur son téléphone et dans la rue. Depuis, Ahmed Ben Amor, ne sortait jamais seul de chez lui.
« Les menaces et la pression que subit Ahmed au quotidien sont bel et bien la cause de cette malheureuse tentative désespérée », a expliqué Yadh Krendel, président co-fondateur de Shams, à Jeune Afrique. « Tous nos membres qui sont restés en Tunisie ainsi que tous les autres militants LGBT subissent ces mêmes pressions sous le regard complice de l’État tunisien. Il faut que ce dernier s’implique dans la protection de nos minorités », a-t-il ajouté.
Dans un communiqué publié le 11 juillet et intitulé « Tunisie : que fais-tu de ta jeunesse ? », l’association Shams a tenu à remercier son entourage, des militants tunisiens et étrangers ainsi que les internautes qui ont exprimé leur soutien via des messages d’amitié. Sur Twitter, le hashtag #WeLoveYouAhmed est utilisé dans le monde entier depuis dimanche en signe d’encouragement.
#WeLoveYouAhmed and we need you.♡
— MPV (@mpvusa) July 10, 2016
Il s’est exprimé, aujourd’hui, pour la première fois depuis son hospitalisation
Views: 24