Chine : Human Rights Watch demande la fin des thérapies de conversion en milieu médical

Le gouvernement chinois devrait prendre des mesures immédiates pour empêcher les hôpitaux publics et les cliniques privées d’offrir des thérapies de conversion, a déclaré Human Rights Watch dans un nouveau rapport publié aujourd’hui. Les « traitements » proposés par ces établissements, qui visent à changer l’orientation homosexuelle ou bisexuelle d’un individu en orientation hétérosexuelle, sont intrinsèquement discriminatoires et abusifs.
Le rapport de 52 pages, intitulé “« ‘Have You Considered Your Parents’ Happiness?’: Conversion Therapy Against LGBT People in China » (« Avez-vous pensé à ce que vos parents vont dire ? Les thérapies de conversion des personnes LGBT en Chine »), s’appuie sur des entretiens avec 17 personnes ayant vécu une thérapie de conversion. Il décrit comment des parents ont menacé, contraint et parfois forcé physiquement leurs enfants, qu’ils soient adultes ou adolescents, à se soumettre à une thérapie de conversion. Dans les établissements qui la proposent – dont certains sont des hôpitaux publics gérés et contrôlés par le gouvernement et des cliniques privées agréées et supervisées par la Commission nationale de la Santé et du Planning familial – les professionnels de santé les ont soumis à une « thérapie » entraînant dans certains cas des placements d’office en hôpital et l’administration forcée de médicaments et d’électrochocs, qui peuvent constituer des formes de torture.
La Société chinoise de Psychiatrie a officiellement retiré le terme d’« homosexualité » de la Classification chinoise des troubles mentaux en 2001. La loi chinoise de 2013 sur la santé mentale exige que le diagnostic et le traitement des troubles mentaux soient conformes aux normes de diagnostic. Puisque l’attirance pour une personne du même sexe n’est pas une pathologie, la loi rend la thérapie de conversion illégale. La loi exige en outre que le diagnostic et le traitement des troubles mentaux respectent les droits fondamentaux des individus et la dignité humaine.
Pourtant, les autorités chinoises n’ont pas pris de mesures proactives pour empêcher les établissements de santé ou les praticiens de proposer des traitements de conversion, comme la publication de lignes directrices claires interdisant ce type de traitements ou la surveillance des établissements pour déterminer si ces thérapies sont pratiquées, et le cas échéant, pour faire en sorte que ces établissements soient tenus responsables.
La Chine ne dispose pas de lois pour protéger les individus contre la discrimination fondée sur l’orientation ou l’identité sexuelle et cette lacune pourrait empêcher d’autres victimes de la thérapie de conversion de chercher à obtenir justice.
A lire sur /www.hrw.org/

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